Thèse soutenue

L'économie alternative de l'expérimentation à la théorisation

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Auteur / Autrice : François Badet
Direction : René Passet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les crises socio-économiques et environnementales semblent marquer l'échec des politiques économiques traditionnelles. Or, depuis les années soixante, l'économie alternative défend l'idée que l'économie est une affaire politique et qu'elle est l'affaire de tous. Cette conception conduit à dépasser l'opposition traditionnelle entre l'état providence et la loi du marché. Cette reprise en main de l'économie par les gens se concrétise dans des pratiques économiques de solidarité et de démocratie économique. Elle trouve sa source dans les socialismes utopistes du siècle dernier. Elle débouche simultanément sur une remise en cause des grandes doctrines économiques et sur une approche alternative de l'économie. Elle considère la personne plutôt que l'homo oeconomicus, la société politique plutôt que l'espace marchand, un environnement généreux plutôt qu'illimité, des schémas d'intelligibilité évolués plutôt que le mécanisme. Cette approche se fonde sur le small is beautiful, l'économie gandhienne, le don maussien, l'économie humaniste, la bio-économie, le féminisme. . . La pensée économique s'ouvre ainsi aux autres sciences et aux questions de l'homme. Cette approche permet de voir autrement les problèmes actuels : le chômage s'analyse comme une mutation du développement économique, le sous-développement comme la captation de flux par les pays développés, la crise de l'environnement comme le conflit de deux logiques. La logique économique est elle-même en cause. Elle définit de nouveaux outils, tels les indicateurs alternatifs, qui comportent des indicateurs sociaux et environnementaux et se construisent en vue d'une utilisation par les populations concernées. Elle promeut une redéfinition du travail, la redistribution du temps de travail, un revenu de base et la pluri-activité ; une réintégration de la biosphère, avec les entreprises écologiques et la gestion normative; et l'institution d'un troisième secteur qui redonne le contrôle de l'économie à la collectivité.