Activités économiques et déforestation : dynamiques d'interaction : quelques implications pour l'action
Auteur / Autrice : | Séverine Mateo |
Direction : | Jean-Marc Boussard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
L'étude porte sur les stratégies conciliant développement durable des activités économiques et maintien des ressources forestières. Une première partie analyse les comportements de petits producteurs qui défrichent pour installer un élevage bovin dans les Andes équatoriennes. Les intéractions entre dynamiques d'utilisation de la forêt et de capitalisation sont étudiées. On insiste sur le rôle central de la forêt dans ces systèmes en phase d'accumulation. Les intérêts et limites de la théorie du cycle de vie et de la théorie de la croissance optimale sont discutées. En seconde partie, un modèle représente l'évolution à long terme de systèmes de production agricoles où l'élevage se substitue à la forêt. Dynamique, déterministe puis stochastique, il représente les arbitrages intertemporels des producteurs sous hypothèse qu'ils optimisent leur utilité. Cette optimisation est contrainte par les évolutions de leurs actifs (portefeuille composé de liquidités, forêt et cheptel bovin) ; elles dépendent des décisions de production, de consommation et d'épargne. Les interactions écologiques et économiques entre la forêt et les bovins sont prises en compte. La théorie du contrôle optimal et la programmation dynamique stochastique font apparaitre l'expression de la valeur marginale de chaque actif. Les résultats décrivent l'impact du risque sur les decisions des producteurs et l'evolution de la deforestation dans le temps (dynamique comparative). Plusieurs phases de deforestation, conditionnées par le passage de seuils dans le processus d'accumulation, sont mises en évidence. La confrontation du modèle avec la realité permet de vérifier sa validité. Les stratégies proposées pour réduire la déforestation utilisent les seuils précédemment définis et s'adaptent aux fluctuation de la déforestation par une combinaison d'interventions directes (restrictions sur les volumes de coupes) et indirectes (atténuation des impacts du risque associé à la production bovine).