Du neutre à l'Autre. Essai sur la pensée esthétique de Maurice Blanchot et Emanuel Lévinas
Auteur / Autrice : | Elvira Bonfanti |
Direction : | Daniel Charles |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Nice |
Résumé
Le travail comporte une introduction, cinq chapitres et une conclusion. L'introduction met en lumière la proposition interprétative développée dans la thèse : le fait que la dimension de remous et de perte que Blanchot appelle neutre et qui constitue un des fondements de sa réflexion peut, dans nombre de ses nuances, être rapprochée de l'il y a de Levinas et du concept de Bloch d'obscurité du moment vécu (das dunkel des gelebten augenblicks). A travers quelques topoi de la pensée de Bloch (le vertige du vide, le regard d'Orphée, la démesure, etc. ), le chapitre I définit un premier profil de l'herméneutique de Blanchot qui a ses référents explicites et implicites chez Hegel, Nietzsche, Heidegger, Levinas et Bloch. Le IIème et le IIIème chapitre sont consacrés à une lecture transversale des textes de Bloch et de Blanchot afin de confronter quelques-uns des thèmes communs tels la découverte de l'obscur et l'imaginaire pour en cueillir les résultats parfois très différents. Dans les chapitres IV et V, le neutre de Blanchot est mis en relation avec l'il y a qui existe avant toute représentation et qui constitue un des noyaux thématiques principaux autour desquels tourne la philosophie de Levinas. Et voilà que l'oeuvre d'art, l'extase sacrée, l'impossibilité de dire ''je meurs'' à l'instant de la mort, l'éros comme excès deviennent des lieux ou l'immanence de la présence plane sur notre monde dépossédant le sujet de sa position de fondement de la vérité. Enfin, dans la conclusion, le ''dire'' inquiet de Blanchot et Levinas qui semble être condamné à ne pouvoir rien dire de ce qu'il aime le plus, est défini comme un savoir errant, destiné à une autocontradiction infinie