Thèse soutenue

Organisation traditionnelle et évolution d'un espace agro-pastoral du Haut Atlas occidental : la contrée d'Imin Tanout -Chichaoua

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Auteur / Autrice : Rachid Errajraji
Direction : André Humbert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Nancy 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Bien caractérisée à l'échelle du Haouz, la région de Chichaoua-Imin'Tanout et de sa bordure est dotée d'une incontestable personnalité, physique et humaine. Cet ensemble (versants subatlasiques) qui forme un paysage divisé en trois faciès : le dir, la montagne et la plaine, apparait fort diversifié au niveau de l'occupation du sol. Certes, l'étagement de ses terroirs en amont, permet une vie agricole réduite par une irrigation traditionnelle et archaïque au fond des vallées. Cette vie est complète par une vocation pastorale en haute montagne et dans les vastes plaines. Cet étagement a toujours poussé à l'exploitation en complémentarité de ces différents compartiments physiques : plaine-montagne et piémont. Les cultures vivrières occupent une place importante dans le système de production. La population dans cette région, a depuis longtemps occupe le piémont et les vallées en faisant de ces lieux où jouxtent l'habitat et les cultures des zones de prédilection. Par contre la haute montagne et la plaine sont restées des lieux ou se déroulent une complémentarité amont-aval. La haute montagne est un lieu de parcours d'été et la plaine sert comme parcours d'hiver. Entre ces deux territoires, la naissance d'une polyculture sélective dans les vallées marque chaque paysage. En effet, le monde de vie est fait de contrastes, d'ambiguïtés, de paradoxes, mais aussi de valeurs sociales et culturelles ancestrales qui engendrent un équilibre fragile. Ces valeurs sont pourtant les bases de cette société qui vit dans cet espace, malgré les contraintes et les ressources insuffisantes. La micropropriété, l'exiguïté des parcelles et l'insuffisance des eaux d'irrigation ne permettent pas à la population d'investir plus dans les travaux du sol. Cette société a vocation agro-pastorale, commence à perdre son héritage de base, qui est la transhumance et l'arboriculture, sous l'effet de la sècheresse. C’est ainsi que le haut atlas occidental commence à vivre un développement d'autres secteurs tels que le commerce au détriment de l'économie de base (l'arboriculture et l'élevage). Or, vu le développement et les mutations qu'a connu la région récemment et qui ont engendré des phénomènes sociaux tel que l'émigration, il semble impératif pour l'état d'entreprendre une politique socio-economique globale et vigoureuse pour ces zones fragile comme les piémonts et les montagnes.