Les divinités féminines dans le panthéon mycénien d'après les archives en linéaire B
Auteur / Autrice : | Cécile Boëlle |
Direction : | Pierre Carlier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Mots clés
Résumé
L'histoire des religions préhelléniques, s'appuyant sur les théories de Bachofen sur le matriarcat préhistorique, a longtemps fait une large place à une grande déesse omnipotente, accompagnée d'un jeune dieu présenté comme son fils et son amant. A la suite d'Evans, nombreux sont les historiens qui ont accepté cette conception de ''dual monotheism'', et ceci d'autant plus facilement que l'iconographie minoenne et mycénienne, par la place prépondérante qu'elle accorde à la femme (considérée alors comme une déesse) semblait venir renforcer cette théorie. Pourtant, dès 1950, Nilsson a refusé cette interprétation univoque de l'iconographie pour y reconnaître plusieurs déesses. L'examen des données iconographiques a montré combien les représentations de femmes étaient nombreuses et variées. Mais, a priori, rien ne permet de distinguer une femme d'une déesse. Il nous semble donc hasardeux d'utiliser l'image pour appuyer l'une ou l'autre des idées dominantes au sujet de la religion minoenne. Cependant, les premiers textes que nous possédons, les archives des palais mycéniens crétois et continentaux, attestent l'existence des panthéons diversifiés et organisés. On y trouve la plupart des grandes déesses classiques et d'autres divinités féminines qui n'ont pas survécu aux époques postérieures. Parmi ces déesses, Po-ti-ni-ja semble avoir une importance particulière et on l'a parfois considérée comme l'héritière de la grande déesse. Cependant, le fait que ce titre soit employé soit seul soit accompagné de précisions diverses nous semble refléter une phase d'assimilation de différents caractères en une même déesse (comme c'est le cas dans les panthéons orientaux pour la constitution de la personnalité de la grande déesse Inanna / Ishtar), plutôt que de division des pouvoirs d'une grande déesse omnipotente originelle.