Etudes expérimentales des paradoxes de la récurrence vers l'amont en théorie des jeux
Auteur / Autrice : | Stéphane Aymard |
Direction : | Christian Montet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Montpellier 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'argument de récurrence vers l'amont s'avère utile pour déterminer la solution d'un jeu. Toutefois, son application pour des problèmes de négociation ou de coopération se révèle difficile. Nous avons choisi d'étudier deux paradoxes en utilisant la méthode expérimentale. Le premier, le jeu de l'ultimatum, traduit un problème de négociation ou la solution théorique est très inégalitaire, alors que les résultats expérimentaux sont assez égalitaires. Nos travaux montrent que le premier joueur cherche néanmoins à maximiser son paiement personnel tout en tenant compte d'un refus potentiel de son adversaire. Dans la première étude, le premier joueur est confronte à un adversaire simulé (+ exigeant ; avec une certaine probabilité). Nous avons observé qu'il est d'autant plus généreux que cette probabilité est élevée. Dans la seconde étude, il est confronté à un adversaire qui risque de subir un coût d'acceptation. Là encore, il tient compte de la position de son adversaire et cherche à obtenir un paiement plus élevé en utilisant l'incertitude de façon stratégique. Le second paradoxe que nous avons étudié, le jeu du mille-pattes, traduit un problème de coopération ou la prédiction théorique indique que les joueurs choisissent une issue qui est dominée au sens de Pareto, alors que les résultats expérimentaux montrent qu'ils coopèrent pendant quelques périodes. Dans la première étude, nous observons, en comparant des jeux avec des structures de paiements différentes, que les sujets sont sensibles à des considérations comme l'envie. Dans la seconde étude, nous avons testé trois variantes où la coopération est favorisée. Les résultats ont indiqué que les sujets réagissaient à ces incitations qui sont pourtant sans effet dans le calcul de l'équilibre. L'utilisation d'un modèle intégrant des considérations individualistes, égalitaristes et altruistes (ou envieuses) dans la décision des joueurs semble permettre d'expliquer les données observées.