Evolution des peuplements et des populations de micromammifères terrestres de foret tropicale a la suite de la fragmentation de leur habitat : l'exemple du barrage de petit saut (Guyane française)
Auteur / Autrice : | Stéphane Ringuet |
Direction : | Gérard Dubost |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie. Écologie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Robert Barbault, Jean-Pierre Gasc, Jean-Paul Quere |
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Delattre, Claude Gascon |
Mots clés
Résumé
A la suite de la mise en eau, en janvier 1994, du barrage de petit saut en Guyane française, il a été possible de suivre l'évolution de la faune micro mammalienne terrestre (rongeurs et marsupiaux) pendant et après la fragmentation de l'habitat, en effectuant des comparaisons longitudinales (effet temps) et transversales (effet site) des peuplements et des populations sur le lieu-dit saint Eugene. Deux principales méthodes de suivi ont été utilisées : le piégeage sur quadrat (capture-marquage-recapture) pour l'étude de la démographie et de la dynamique des populations, et la radio télémétrie pour l'étude de l'utilisation de l'espace par les individus. En outre, les sites d'étude ont été définis du point de vue des caractéristiques de l'habitat et de la disponibilité en ressources. Nos résultats révèlent qu'il existe a la fois : - une réponse globale au niveau de l'ensemble du peuplement, qui se traduit par une diminution de l'abondance et de la diversité des micromammifères sur tous les sites étudies, la chute de diversité étant néanmoins plus rapide sur les iles que sur la terre ferme, puisqu'elle est déjà accusée, un an seulement après la mise en eau du barrage. - et une réponse locale : des espèces très abondantes avant l'inondation (oryzomys spp. ) Ont disparu de la zone fragmentée des 1995, alors qu'elles se sont maintenues a de faibles densités sur la terre ferme. En revanche, les populations de proechimys ont persiste sur les iles, mais ont disparu sur le site de référence. Les peuplements insulaires ont été domines par un petit nombre d'espèces jusqu'en 1995, puis principalement par une espèce généraliste, proechimys cuvieri, a partir de 1996. L'évolution des populations a l'intérieur des sites et les comparaisons entre les sites sont analysées en fonction des principales caractéristiques biologiques des espèces (sex-ratio, âge, survie, déplacements, domaines vitaux, prédation) et des différents critères écologiques des sites (taille, degré d'isolement, disponibilités trophiques, qualité des habitats). Nos résultats démontrent une évolution notable a court terme des communautés et des populations de micromammifères terrestres a la suite de l'inondation et de la fragmentation de leur habitat, ce qui semble être de d'une part aux effets directs de ces perturbations, et ce qui pourrait relever, de l'autre, de la dynamique naturelle des populations. Ils sont compares aux résultats d'autres travaux menés en région tropicale et sont interprètes a la lueur des modèles et théories de la biogéographie insulaire, des populations minimales viables et des métapopulations.