La diversité du benthos marin de Nouvelle-Calédonie : de l'espèce à la notion de patrimoine
Auteur / Autrice : | Bertrand Richer de Forges |
Direction : | Philippe Bouchet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences biologiques et fondamentales appliquées. Psychologie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Dominique Doumenc, Jean-Claude Lefeuvre, Christian Lévêque |
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Guille, Michel Pichon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Après une rapide présentation des principaux écosystèmes du domaine tropical Indo-Pacifique, une description de la répartition géographique de la biodiversité est faite en attirant l'attention sur l'endémisme lié à l'insularité. Les manifestations de la crise de la biodiversité marine dans l'Indo-Pacifique sont exposées, au niveau des espèces et des écosystèmes, ainsi que les incidences possibles du global change. Les difficultés de réaliser une conservation du patrimoine biologique sont discutées au regard des bases scientifiques, juridiques et administratives et à l'aide d'exemples d'aires protégées. L'analyse des résultats des nombreuses campagnes océanographiques réalisées dans le domaine littoral et bathyal de la zone économique de Nouvelle-Calédonie permet de dresser un bilan des connaissances sur la biodiversité spécifique. En zone littorale, l'exploration méthodique de tous les lagons permet de montrer leurs particularités et de faire une mise au point sur le niveau de connaissance actuel de la biodiversité. Malgré un effort d'échantillonnage très important, qui fait de la Nouvelle-Calédonie l'une des zones les mieux connues du pacifique, l'evaluation du nombre d'espèces à mesoechelle reste très imprécise et des groupes entiers ne sont pas étudiés faute de taxonomistes disponibles dans le monde. Pour la zone bathyale, l'exploration a permis la découverte d'une faune très riche et en grande partie nouvelle pour la science (61% des espèces). Cette faune de profondeur du pacifique sud-ouest est caractérisée par la présence de nombreuses espèces archaïques dont certaines sont de véritables fossiles vivants. L'utilisation des bases de données montre, à partir des espèces actuellement étudiées, que la zone bathyale supérieure, 300-500 m, est la plus riche en espèces. La crise de la biodiversité en Nouvelle-Calédonie est montrée aussi bien pour les zones littorales que pour le sommet des monts sous-marins. Comme dans la plupart des iles du pacifique, l'influence anthropique accentue la perte de diversité biologique par la dégradation du couvert végétal (mines et déforestation), la surpêche et un mauvais usage du littoral. Apres un examen critique de la règlementation en vigueur localement en matière d'environnement et de pêche, des recommandations sont faites pour la sauvegarde de ce patrimoine naturel exceptionnel par la création de nouvelles réserves marines