Les Eduens sous le Haut Empire romain : recherches d'histoire sociale
Auteur / Autrice : | Sylvie Perret |
Direction : | Yann Le Bohec |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisations antiques |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le sujet porte sur un peuple important de la Gaule, les Eduens dont le territoire très vaste s'étendait sur une grande partie de la Bougogne actuelle. Ce peuple était surtout connu des historiens pour la période de l'Indépenddance pendant laquelle il avait tissé des relations privilégiées avec Rome. Nous avons tenu ici à faire une étude sociale globale sur les Eduens durant la période du Haut Empire Romain, de -27 av. à 284 ap. J. C. , qui reste assez méconnue pour ce peuple. L'étude sociale a permis de mettre en évidence, malgré les difficultés inhérente à ce domaine, des comportement démographiques qui ne différaient pas de ceux existant à Rome. On a pu constater que la société éduenne était une société inégalitaire et très hierarchisée, avec une minorité de notables acquis au pouvoir impérial romain, dont les ancêtres furent les alliés de César, adoptant des mentalités et des comportements sociaux typiques d'un notable provincial, ayant des relations privilégiées avec les peuples voisins, comme les Sequanes et les Sénons. L'écart social existant entre l'élite dirigeante et les classes populaires a induit des comportements différents à l'égard de la romanité. Les classes populaires gardent davantage la nomenclature de leurs ancêtres, de même l'habitat et les croyances restent en grande majorité. On ne peut toutefois parler de refus affirmés de la romanité car les classes populaires restent sensibles aux syncrétismes religieux. L'élite dirigeante éduenne se singularise par ses fonctions politiques et religieuses, par sa nomenclature, ses relations avec d'autres notables gaulois, sa culture latine, sa sensibilité à l'hellénisme mais elle ne renie pas les divinités des ancêtres. Ce peuple a largement su exploiter la prospérité de la Gaule aux Ie et IIème siècles, ce qu'atteste la mise en valeur systématique du terrain par les petites exploitations tandis que l'extraction des ressources du sous-sol a conduit les Eduens à devenir un grand peuple d'artisans spécialisés dans les metiers du fer. Cette spécificité artisanale contraste beaucoup avec le peu d'importance accordée au négoce dans cette Civitas.