Thèse soutenue

Charles Perrault dans la querelle des Anciens et des Modernes : implications esthétiques et philosophiques de l'oeuvre polémique de Charles Perrault, le Parallèle des Anciens et des Modernes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Sylvie Loprète
Direction : Colette Cazenobe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Lyon 3

Résumé

FR

Le ''Parallèle des Anciens et des Modernes'' de Charles Perrault constitue une oeuvre essentielle dans l'évolution des idées vers le XVIIIe siècle. Il rouvre la Querelle des Anciens et des Modernes et se présente comme la réfutation de l'''Art poétique'' de Boileau. En effet, le classicisme qui reposait sur le rationalisme, le christianisme et l'humanisme gréco-latin, domine par la lettre plus que par l'esprit. La critique se développe. Proclamant la supériorité de son siècle dans le poème ''Le siècle de Louis le Grand'', Charles Perrault entreprend, au nom de la raison, d'examiner les arts et les lettres et de prouver qu'ils sont aussi soumis au progrès. Dans cet épisode de la Querelle (1687-1694) il souhaite affirmer un art proprement français, libéré de la comparaison permanente qu'il souffre avec l'Antiquité et l'Italie. Sa réflexion concourt à détruire la conception d'un immuable Beau. Le troisième tome de 1692 concernant les arts poétiques est primordial dans la Querelle avec Boileau. Véritable antithèse de l'''Art poétique'', Perrault rédige son manifeste de l'esprit moderne, tentant d'anéantir le dogmatisme littéraire défendu par son ennemi. Il encourage l'épopée chrétienne, fait accepter les genres nouveaux que les Modernes pratiquent : la poésie lyrique ou galante, l'opéra, le roman ou le conte. Il libère la tragédie des règles contraignantes d'Aristote. D'une manière générale il préconise le choix de sources plus proches, susceptibles de toucher le spectateur. Il dégage encore le romancier de l'historien; le roman se prépare à accueillir toutes les idées, ouvrant la voie au siècle des lumières. En outre les mentalités changes et trop de rationalisme ne satisfait pas tout le monde. A la suite de Locke, les penseurs se détournent de la métaphysique pour accorder une large part aux sensations d'où procèdent les idées. Le roman et le théâtre post-classiques manifestent un goût pour l'imagination et la sensibilité, qu'illustre le succès des ''Contes'' de Perrault