L'évolution des taux d'intérêt au Bénin, Cameroun, Congo, Ghana, Nigéria et Zai͏̈re : le parcours ambigu des politiques monétaires de développement de 1970 à 1994
Auteur / Autrice : | Louis Banga'n'Tolo |
Direction : | Gérard Klotz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'étude de l'évolution des taux d'intérêt dans les économies africaines exige impérativement un positionnement entre deux volets d'analyses dont l'un est centré sur l'approche institutionnelle et l'autre sur les considérations socio-anthropologiques qui côtoient depuis les années cinquante, la plupart des débats monétaires et financiers locaux. En considérant le volet institutionnel, il ressort qu'entre 1970 et 1994, l'évolution des taux d'intérêt dans les économies africaines a connu deux orientations fortes fondées chacune sur un contexte économique et théorique bien défini. La première dont les origines remontent aux années soixante, consistait à maintenir artificiellement à la baisse, le niveau des taux en vue de doper la demande d'investissements. Les travaux de keynes et particulièrement sa philosophie de l'argent bon marché'' ont alors été directement associés à cette première grande orientation qui a survécu jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Pour des raisons largement expliquées dans nos recherches, un nouveau cap a été donné aux politiques de taux d'intérêt en vigueur dans les économies africaines au tournant des années quatre-vingt. Celui-ci s'opère à l'intérieur d'un cadre théorique ''renouvellé'', dominé par le courant libéral qui prône la libéralisation financière. Le volet socio-anthropologique quant à lui, fait une construction pessimiste ''édifiante'' de la philosophie de l'argent des populations africaines et en conclut implicitement que les politiques de taux d'intérêt dans ce contexte social spécifique, se dépouillent fondamentalement de leur logique profonde et deviennent sans objet et sans portée réelle. Dans cette thèse où l'étude de l'évolution des taux d'intérêt est placée sous l'optique du financement du développement, l'objet et la portée réelle des politiques de taux d'intérêt sont largement défendus dans le cadre d'une crise homéopathique du discours anthropologique. Ces travaux défendent par ailleurs l'idée selon laquelle, les politiques monétaires de développement doivent nécessairement se soucier à la fois, de la promotion de l'épargne africaine et de l'encouragement à investir sur le plan local. Autrement dit, la solution au problème du niveau et de la structure appropriés des taux d'intérêt à un meilleur financement du développement, réside dans la recherche par les autorités monétaires locales, des complémentarités qui existent. . .