Esclaves et société à Séville au XVIIe siècle
Auteur / Autrice : | Alexis Bernard |
Direction : | Françoise Bayard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Résumé
Ce travail pose le probleme de la place echue aux populations serviles dans la capitale economique de l'empire espagnol du xviie siecle. Accompagnant la decadence, les esclaves forment environ 8 % de la population sevillane dans les annees 1620, moins de 1 % vers 1700. Domine par le ravitaillement en noirs africains, le marche compte egalement de nombreux nord-africains et des mulatres. Avec le temps, le marche est de plus en plus alimente par la marchandise venue d'afrique noire tandis que le contingent masculin diminue regulierement. La population s'avere alors davantage demandeuse des services rendus par les femmes, dans le cadre de la domesticite. Cette evolution s'accompagne de l'inflation du prix de l'esclave. Jusque-la, des groupes sociaux assez modestes avaient accede a la propriete. Cette democratisation supposait la mise en place d'un systeme visant a la realisation de profits. Entretenu comme on entretient une machine, l'esclave est exclu d'une vie sociale incompatible avec son entiere exploitation. Qu'il soit utilise comme une marchandise, comme une bete de somme ou comme une monnaie, il n'a d'autre raison d'etre que celle d'enrichir son maitre. Cette multiplicite des conditions d'exploitations font de l'esclave sevillan un etre le plus souvent voue a la solitude. Cette realite se traduit par l'absence de rebellions collectives. L'alcoolisme, les violences irraisonnees et les tentatives de fugues individuelles constituent les formes les plus courantes par lesquelles les esclaves tentent de rompre avec une situation devenue insupportable. Pourtant, l'accession legale a la liberte par le biais de l'affranchissement n'est que rarement synonyme d'une vie nouvelle. Marquees par le sceau de la servitude, les minorites ethniques ne trouvent pas de place dans la societe mais demeurent des parias.