La mutation du visible au XVIIe siècle : l'instrument d'optique et sa portée épistémologique de Galilée à Hooke (1610-1703)
Auteur / Autrice : | Philippe Hamou |
Direction : | Gérard Simon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Lille 3 |
Mots clés
Résumé
L'invention et l'usage scientifique des téléscopes et des microscopes au XVIIe siècle fut l'occasion d'un profond renouvellement des conceptions de l'expérience visuelle. Pour la première fois, l'on disposait de données expérimentales sur des objets situés bien au-delà de la portée naturelle des sens, et ces données n'étaient pas seulement inattendues mais d'une grande portée théorique. Un tel changement eut une signification épistémologique profonde et multiple, il permit la définition de nouvelles méthodes et de nouvelles tâches pour la science de la nature et donna naissance à une tradition spécifique d'empirisme visuel. Ce fut aussi un événement provocateur pour l'histoire de la science optique, suscitant l'invention d'une science nouvelle, la dioptrique (la science des lentilles optiques) qui était appelée à devenir au XVIIe siècle la forme privilégiée pour exposer le savoir nouveau sur le mécanisme de l'œil et la perception visuelle. Ce travail se propose de décrire, d'un point de vue à la fois historique et philosophique cette ''mutation du visible'' et ses conséquences intellectuelles, tout d'abord dans l'œuvre de Galilée qui fut à l'origine des premières révélations puis chez des auteurs comme Kepler, Descartes, Gassendi, Huygens. Le second volume est consacré à la réception et aux développements donnés en Angleterre aux découvertes instrumentales, étudiant leur écho chez Bacon, Wilkins, Glanvill, et accordant une attention spéciale à l'œuvre de Hooke qui manifeste exemplairement l'influence profonde des modèles optiques dans la science du XVIIe siècle