La démocratie ''à pas de caméléon'' : transition et consolidation démocratique au Bénin
Auteur / Autrice : | Richard Banégas |
Direction : | Jean-François Bayart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Mots clés
Résumé
Cette thèse vise a rendre compte du processus de transition et de consolidation démocratique qu'a connu le Bénin entre 1989 et 1996. Elle analyse les mutations socio-culturelles corrélatives a la formation d'un espace public pluraliste, et les procédures complexes de transformation des imaginaires politiques, de l'économie morale du pouvoir. Contre les interprétations exogènes et téléologiques, la première partie ''revisite'' l'histoire apparemment sans histoires du processus de démocratisation béninois et examine comment l'espace public pluraliste s'est configure dans la moyenne durée post-coloniale et le temps court de la transition. Il ne s'agit pas simplement de dresser le contexte de l'étude, mais d'essayer d'expliquer la ''réussite'' du modèle béninois en l'inscrivant dans sa propre historicité (chapitre 1 et ii) et dans l'indétermination des luttes qui ont conditionne le résultat du changement (chapitre iii). La seconde partie approfondit cette interrogation en étudiant les mécanismes de la consolidation démocratique. Abordée d'abord sous l'angle de la contingence (chapitre iv), elle conduit ensuite a développer l'hypothèse d'une consolidation du pluralisme dans le creuset de la révolution passive post-coloniale (chapitres v et vi). La reproduction de ces mécanismes d'assimilation réciproque ''by democratie design'', signifie-t-elle que + tout a change pour que rien ne change ; ? Dans la troisième et dernière partie, on observe qu'en fait, les mutations de l'espace public béninois se sont accompagnées de transformations décisives dans les imaginaires politiques, se traduisant par l'inscription des électeurs dans une économie de la patience calée sur la temporalité des agendas électoraux, par leur incorporation des dispositions de la ''civilité électorale'' et l'insistance mise sur la notion de ''responsabilité'' politique. Néanmoins, a travers l'analyse des réinventions de la tradition (chapitre vii), des procédures de domestication de la modernité (chapitre viii) et des pratiques de la démocratie clientélaire (chapitre ix), nous montrons que ces réaménagements de + l'architecture intérieure de la vertu civique ; s'opèrent paradoxalement dans le creuset d'une économie morale qui n'a guère d'affinités électives avec la démocratie.