Thèse soutenue

Le phénomène social et politique de l'autonomie syndicale dans les services publics (1945-1997)

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Auteur / Autrice : Ivan Sainsaulieu
Direction : René Mouriaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

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Le syndicalisme autonome dans les services publics est un phénomène ancien. Depuis 1945, il est marque par des contextes socio-politiques différents : ceux de l'après guerre, de la croissance forte, puis de la croissance faible. Dans les deux premières périodes, le syndicalisme autonome est réputé ''jaune'', il est en fait surtout réformiste, et localement très diversifie. Il produit les mêmes travers bureaucratiques que ses aînés, s'opposant au mouvement autonome de la base, mais il incarne déjà la volonté de proximité au terrain, le refus de diviser le syndicalisme par la politique, et la souplesse de fonctionnement qui participent au succès du syndicalisme autonome actuel. La crise actuelle des services publics, soumis à la rigueur budgétaire, la bureaucratisation du syndicalisme confédéral d'accompagnement et celle du syndicalisme contestataire permettent au syndicalisme autonome d'exprimer un mécontentement socio-politique, mélange d'inquiétudes sur l'emploi et les droits sociaux universaux qu'incarnait le service public. Cette expression se fait en lien avec le mouvement social explorant la même voix d'une contestation pragmatique, sous l'impulsion d'anciens militants gauchistes ou soixante-huitards refusant l'idéologie tout en restant imprégnés par elle. Le syndicalisme autonome s'inscrit dans une tradition réformiste (revendiquées notamment par l'Union nationale des syndicats autonomes) et corporatiste (revendiquées notamment par la Fédération générale autonome des agents de conduite). Mais il participe aussi au renouveau syndical autour de SUD-PTT, qui a forgé un creuset dans sa profession et exporte son image d'un syndicalisme unitaire, démocratique et solidaire dans le secteur public mais aussi dans le secteur privé. Regroupés dans le ''Groupe des 10'', ces nouveaux syndicats Sud se placent dans une situation d'''outsider'' par rapport au syndicalisme contestataire en général.