La construction nationale syrienne : légitimation de la nature communautaire du pouvoir par le discours historique
Auteur / Autrice : | Stéphane Valter |
Direction : | Rémy Leveau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La problématique de cette recherche consiste en la mise en relation, dans le contexte syrien, entre d'un cote les grandes tendances de l'écriture de l'histoire (surtout ancienne) et les modes de représentation du passe (essentiellement territorial), et de l'autre, la construction de nouvelles références identitaires nationales. Le cadre temporel d'analyse est la période contemporaine (du début des années 1970 a nos jours). Les représentations de l'histoire qui alimenteront cette réflexion seront principalement celles liées au passe ancien, non islamique, de la Syrie dans la mesure ou leur analyse permettra de comprendre comment le régime actuel, considéré comme l'acteur socio-politique quasi exclusif, cherche a légitimer par un certain type de discours symbolico-historique son origine musulmane hétérodoxe et son monopole du pouvoir dans un environnement majoritairement sunnite. La nature étroitement communautaire du pouvoir sera en ce sens considérée comme un facteur déterminant pour l' ensemble du processus de discours historique et de manipulation symbolique, dans la mesure ou l'enjeu primordial consiste a donner de l'arabité et de l'islam - deux références identitaires incontournables dans les constructions historiques une image permettant au régime syrien de renforcer sa propre légitimité. On notera qu'un trait saillant de la représentation du passe réside dans la volonté de faire coïncider , non sans ambiguïtés, l'histoire avec le territoire national. L'étude du vestige archéologique, dont le rôle est de renforcer le discours sur un passe lointain (anteislamique), a été mise en valeur dans ce travail. L'originalité du corpus consiste enfin a réfléchir a la fois sur des sources historiographiques (écrites) comme sur l'utilisation qui est faite de la trace archéologique et de l'objet patrimonial) en reliant cette réflexion aux constructions identitaires de la nation.