Mbassa et Fulna : les cultes claniques chez les Musey du Tchad (approche ethnographique)
Auteur / Autrice : | Jean Louatron |
Direction : | Michel Cartry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences des religions |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses (Paris) |
Mots clés
Résumé
Les Musey du Tchad : une ethnie formée par deux courants migratoires dont l'unité linguistique est réelle. Bien qu'ils soient d'excellents cultivateurs, l'idéologie de la chasse solitaire, reproduisant le parcours du héros mythique, Hina, l'écureuil fouisseur, rend compte de la maturité de l'individu et tient lieu d'initiation, les ainés régissent toute la vie sociale et cultuelle. Deux grandes puissances sont propitiées : Mbassa, la terre nourricière, toujours accompagnée des ancêtres, ou le Fuina, bienfaiteur du groupe. Cependant, lors d'un cycle annuel, l'enchainement des rituels est partout identique ; rite de prémices, fête lunaire et rite de remerciement « Togolla ». Les fêtes lunaires Musey font ressortir la prééminence de responsables étrangers (Dore et Bogodi), respectée par tous. La description d'un cycle liturgique de Mbassa chez les Gunu-Berem, et celui du Fuina du clan Holom, souligne les similitudes (aire sacrificielle et rôle du neveu) et les oppositions (ainés/cadets, épouse/possédées jumelles). Les mythes d'origine de ces deux groupes donnent l'explication des différences et apportent la certitude que Mbassa et Fuina ont cohabité. Confirmation en est donnée par les rituels des Bogodi où l'ainé est responsable des deux cultes, Mbassa et Ful-lune, et ou l'épouse et la possédée travaillent ensemble. Les rituels de Gunu-Dogi font ressortir le cadre initial : l'ainé et son épouse servaient Mbassa ; son cadet et la possédée étaient voués au Fulna. Toutefois, si Mbassa, la terre nourricière, est liée au Lona-créateur qui la féconde de sa pluie et aux ancêtres, la personnalité des Fuina, bénéfiques ou maléfiques, pose question.