Aux origines d'une médecine préventive : les regimina sanitatis en Italie et en France du XIIIe au XVe siècles
Auteur / Autrice : | Marilyn Nicoud |
Direction : | Danielle Jacquart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Résumé
Consacree a l'examen d'une litterature medicale medievale, les regimes de sante, cette these, fondee sur un corpus de 108 titres d'ouvrages, majoritairement en latin, conserves dans quelque 570 manuscrits (inventaire detaille en annexe), se donne pour finalite d'examiner la constitution d'un savoir dietetique, les conditions de sa production, la diffusion, la reception et les utilisations de cette litterature. Empruntant ses methodes et ses interrogations aussi bien a l'histoire des sciences qu'a l'histoire culturelle ou a celle de l'alimentation, l'auteur retrace les etapes de la naissance d'un genre medical, qui s'affirme progressivement entre le xiiie et le xve siecle, comme un discours destine a la conservation de la sante et a sa prevention, laissant a d'autres textes une finalite therapeutique. Ce faisant, les regimes de sante reaffirment le devoir de prevention du medecin et integrent le corps en bonne sante au sein du discours medical. Nes en italie et en france, au contact des universites et des cours princieres, ou le medecin devient une figure familiere, ces ouvrages se diffusent principalement dans les milieux lettres, ecclesiastiques et laics, a la faveur aussi de traductions ou de compositions en langues vernaculaires. Universitaires, praticiens et clercs completent le spectre social des possesseurs (et lecteurs ?) d'ouvrages dietetiques. Vehiculant un discours normatif, cense imposer des regles d'hygiene de vie, ces textes diffusent un discours adapte aux evolutions des comportements sociaux et des gouts, en matiere culinaire par exemple. Leur redaction, qui souligne l'intervention croissante du medecin dans la societe au nom de ''l'utilite commune'', repond aussi a l'emergence d'une cura corporis chez les elites, dans un contexte plus general de ''medicalisation'' de la societe. Ils participent enfin a la diffusion d'une culture dietetique, dont temoignent d'autres sources (litteraires, culinaires, morales, comptables. . . )