La pédagogie héraldique en France sous l'Ancien Régime : des collèges et de l'enseignement aux jeux de cartes et jeux de l'oie
Auteur / Autrice : | Philippe Palasi |
Direction : | Michel Pastoureau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Résumé
Afin de mieux cerner la place de l'héraldique sous l'ancien régime, l'étude de son enseignement et de ses supports pédagogiques est apparue comme l'un des meilleurs éclairages possibles. Le monde de l'enseignement et des collèges est l'univers essentiel mais non unique dans lequel se transmet la connaissance des armoiries. En effet, ces dernières apparaissent à chaque moment de la vie du collégien sur de multiples supports tels l'architecture et les livres, ou à l'occasion des remises de prix des exercices publics et des thèses. Les établissements de la compagnie de Jésus excellent dans le déploiement des décors héraldiques. Parmi les outils de l'apprentissage, les jeux de cartes et les jeux de l'oie héraldiques jouent un rôle primordial. Créés par des pédagogues jésuites, les pp. Fine de brianville et ménestrier, ces jeux véhiculent les connaissances essentielles aux futurs hommes de l'ancien régime, toujours amateurs de signes emblématiques. Nés vers 1660, les jeux de cartes vont peu à peu laisser la place à des jeux de l'oie aux règles plus élémentaires. L'année 1718 voit les deux derniers jeux héraldiques originaux paraitre sous forme de jeux de l'oie. A cote des jeux, les manuels et les traites de blason occupent une place dans les bibliothèques des collèges. Les établissements où ces enseignements sont réalisés appartiennent pour la plupart à l’élite des collèges jésuites, oratoriens ou bénédictins. Les pensionnats sont les lieux privilégiés de ces distractions héraldiques. Les rares exercices publics conserves témoignent aussi d'une aristocratisation évidente de l'engouement héraldique à la fin de l'ancien régime. Plus répandues au milieu du XVIIe siècle dans toutes les couches de la société, les armoiries passent d'un simple outil de représentation a une marque d'appartenance sociale. L'héraldique, dominée et enseignée par les jésuites, souffrit de leur expulsion de France perdant avec eux leurs meilleurs défenseurs. Les autres congrégations tentèrent de maintenir son enseignement non par gout mais pour attirer une clientèle aristocratique. Après une période d'apogée, sous le règne de louis xiv, les armoiries connurent un long déclin jusqu'à leur suppression a la révolution.