Femmes et féminité dans l'oeuvre d'Ellen Glasgow
Auteur / Autrice : | Brigitte Zaugg |
Direction : | Danièle Pitavy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglaises |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Mots clés
Résumé
Cette thèse propose une relecture de quatre romans d'Ellen Glasgow, Virginia, Life and Gabriella, Barren Ground, et The Sheltered Life. Elle se veut proche des intentions et de la démarche de Glasgow sans faire une analyse biographique de sa fiction. L'approche est culturelle et part du désir de la romancière d'écrire une histoire sociale de la Virginie. La thèse est divisée en deux parties inégales correspondant à la démarche de Glasgow, qui consiste à dénoncer la position de la femme dans la société virginienne de 1884 à 1924 (Chap. 1 et 2) et à mettre en place un système de libération de la femme fondé sur l'indépendance économique (Chap. 3). Le premier chapitre est consacré aux grands principes qui structurent l'idéologie dominante qui préside à la conception de la femme comme idéal et corps reproducteur et la maintient dans la servitude et l'illusion sentimentale, et à la critique qu'en fait Glasgow. Il étudie les effets pratiques et pervers de cette idéologie : la femme est cantonnée dans la sphère domestique, on lui refuse l'accès au savoir, sa servitude se manifeste par des contraintes vestimentaires et par un silence dû à une incapacité langagière. Le second chapitre dissèque le sentiment amoureux qui chez Glasgow naît invariablement du coup de foudre, ce qui permet à la romancière de dénoncer l'influence de la fiction sentimetale et l'idéalisation outrancière qui s'ensuit. Il étudie ensuite le mariage comme nécessité et lieu de la désillusion, et s'attarde sur le personnage d’Eva Birdsong. Le troisième chapitre met en évidence les revendications égalitaires de Glasgow et sa confiance dans les capacités de la femme qui, animée d'une volonté de puissance, passe à l'acte créateur avec succès tout en conservant une humanité fondamentale pour Glasgow. Il tend à montrer la radicalisation de la pensée de Glasgow à travers l'évolution des solutions économiques et affectives qu'elle propose à neuf ans d'intervalle dans Life and Gabriella et Barren Ground.