Jules Renard, écrivain d'aphorismes : étude du ''Journal'' (1887-1910)
Auteur / Autrice : | Farideh Alavi |
Direction : | Alain Montandon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 2 |
Résumé
Au seuil du 20e où de grands bouleversements ont déclenché une violente crise d'identité, J. Renard est l'écrivain qui n'a pu satisfaire son désir d'exprimer ses pensées ni dans l'écriture romanesque, ni dans le théâtre et encore moins dans la poésie. Aucune de ces formes ne répondait réellement à ses changements d'humeur et son inspiration. En quête de son centre et de son sens, Renard adopte l'écriture quotidienne d'un journal intime pour pouvoir répondre à cet envie d'expression de la réalité infiniment variée et relative. Afin de pouvoir noter au jour le jour les faits et les pensées, il privilégie l'écriture brève et discontinue : l'aphorisme. Pour ce passionné de réel qui s'est toujours méfié des mots et de la syntaxe mal apprise, l'écriture aphoristique, enrobée de silence et où le sens se cristallise, est le meilleur moyen d'expression de sa conscience et de ses pensées. L'aphorisme respecte la structure de la vérité, car c'est l'écriture qui, selon lui, l'interprète le moins. A travers son journal posthume, ce travail démontre comment cet observateur perspicace, cet homme d'humeur et d'humour, devient au fil du temps créateur de la littérature du silence ; l'aphoriste par excellence, de par sa promptitude, sa dialectique négative, son refus du systématique, son esprit critique et pessimiste, son expression subjective et paradoxale, mêlant l'âpreté et la grâce, la briéveté et le lapidaire à la clarté et simplicité