Thèse soutenue

Félicité, Jean-Marie de La Mennais et l'Université : leurs idées pédagogiques pour la défense de la liberté de l'enseignement de 1806 à 1860

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Auteur / Autrice : Pierre Perrin
Direction : Louis Le Guillou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Brest

Résumé

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Alors qu'en 1808 s'organise l'université impériale, Jean-Marie et Félicité Lamennais condamnent la prétention de l'état à vouloir diriger l'instruction du pays. Pour eux en effet, l'éducation ne peut relever que de la responsabilité ecclésiastique puisque seule la religion peut inculquer à l'homme les notions d'ordre et de morale qui garantissent la stabilité de la société telle que la définit l'église. Sur le terrain, les deux frères Lamennais vont mettre en pratique leur conception de l'enseignement dans deux directions : l'éducation du peuple, avec la création par Jean-Marie de La Mennais des congrégations des Frères de l'Instruction chrétienne et des Filles de la Providence de Saint-Brieuc et la formation d'une élite intellectuelle pour la défense de Rome, avec la fondation de la Congrégation de Saint-Pierre. Dans le même temps, ils dénoncent, dans la méthode mutuelle, une forme de laïcisation de l'enseignement qui trouve son origine dans la création du monopole universitaire. Sous la Restauration, l'église participe cependant à la gestion de l'université car elle comprend tout l'interêt que représente un tel système pour organiser et maîtriser le dispositif scolaire : Félicité Lamennais sera donc amené à revendiquer à la fois l'indépendance de l'enseignement et celle de l'église. Les luttes pour que soient appliquées les promesses de la Charte de 1830 et les idées défendues par l'avenir réunissent à nouveau les deux frères mais leur combat pour la liberté de l'enseignement va bientôt prendre des voies différentes : dans l'église et par la négociation avec les autorités pour l'Abbé Jean ; hors de l'église et par le combat politique pour Félicité. La révolution de Février, avec l'espoir d'une école neutre et laique, et l'élaboration de la loi Falloux marqueront la rupture d'une même conception de la liberté de l'enseignement.