Entre signification scientifique et décision politique : l'expert, ou l'émergence de la raison rhétorique
Auteur / Autrice : | Olivier Laügt |
Direction : | Bernard Castagna |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse se donne pour objet de participer à la compréhension du rôle des experts dans la communication de la science. Il est postulé qu'au-delà de leur diversité, un effet global se dégage de l'expertise, nous renseignant sur la relation science-société. Le point de vue privilégié considère ensuite que l'expert peut agir sur l'image de la science, par opposition à celui qui estime qu'il est le produit des conditions sociales. Un bilan des relations entre science et décision est tout d'abord dresse, expliquant le modèle technocratique par la prégnance du sens commun qui associe science a autorité et progrès. Le modèle pragmatique décrit par Habermas parait alors mieux s'articuler avec l'idéal démocratique, en ouvrant un espace de communication aux publics. Une définition opérationnelle de l'expertise est ensuite construite, puis le champ sémantique du terme expert est explore a l'aide d'une technique informatisée qui permet d'étudier les représentations à travers la description des lois de distribution du vocabulaire dans des corpus textuels. Des discours autour de l'expertise sont enfin étudiés. D’un côté, l'observation du discours des médias montre qu'il est souvent reproche aux experts de confisquer un débat qui devrait faire intervenir les publics. Par ailleurs, la confrontation de discours d'experts aux canons du discours scientifique met en évidence que l'expertise réalise un alliage entre raisons scientifiques et extrascientifiques, par l'utilisation de techniques rhétoriques. Il en ressort donc que l'expert peut aider à l'émergence d'une forme étendue de rationalité, qualifiée de raison rhétorique. En conséquence, son attitude peut contribuer a diffuser une culture de l'incertitude, susceptible de constituer un terreau fertile pour un renouvellement de la vulgarisation scientifique. Cela pourrait alors participer a rendre les publics plus aptes au débat sur l'évaluation des choix scientifiques et technologiques.