Auteur / Autrice : | Éric Pierre |
Direction : | Jacques-Guy Petit |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Angers |
Mots clés
Résumé
Dans un contexte de modifications radicales des relations entre les hommes et les bêtes, émerge la protection des animaux. D'un côté, apparaissent les sociétés militantes, regroupant les protecteurs les plus actifs, d'un autre cote, les signes d'attachement des hommes aux bêtes, la volonté de leur assurer une meilleure défense, et surtout la réprobation des violences à leur égard se multiplient. La protection des animaux militante s'inscrit dans l'ensemble des mouvements de réforme sociale. Ses promoteurs veulent lutter contre les violences populaires à l'égard des bêtes ; ils veulent moraliser les hommes et améliorer la condition des bêtes. Leur action repose sur un amour des premiers, qui peut s'inscrire suivant les cas dans les traditions de la philanthropie ou de la charité chrétienne, ainsi que sur des sentiments de compassion à l'égard des seconds. Si des consensus se dégagent facilement (le cheval), il existe des sujets polémiques : le traitement du chien, et la vivisection divisent les protecteurs. Une protection modérée axée sur l'homme (moralisation et profit économique) s'oppose à une protection radicale qui donne une place plus large aux sentiments, et ne conçoit pas les relations entre hommes et animaux par la domination absolue des premiers. La société française, ou seule la protection d'utilité s'exprime, ignore cet affrontement. Les sentiments protecteurs y apparaissent largement partages. Les oppositions structurées à la zoophilie restent marginales, provenant d'une partie du clergé catholique, et de l'extrême gauche. Les pouvoirs publics se montrent intéressés par ses aspects moralisateurs. Mais ils ne sont pas prêts à prendre des mesures contraignantes contre les jeux violents, qui bénéficient du soutien d'une partie des populations. A la veille de la guerre mondiale, les revendications radicales se regroupent dans l'anti- vivisection. Les angoisses de l'époque trouvent là un terrain d'expression