Etude du complexe polyspécifique des Cyprinidae européens : systèmatique, spéciation et zones hybrides
Auteur / Autrice : | André Gilles |
Direction : | Rémi Chappaz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Mots clés
Résumé
Ce travail propose un synthese des differents mecanismes connus de l'evolution des cyprinidae : introgression diachronique, synchronique, introgressions multiples, reseau introgressif et espece navette. Les genotypes enzymatiques des 1500 individus analyses se regroupent dans six genotypes purs : alburnus alburnus (alb), leuciscus cephalus (cep), chondrostoma nasus (nas), rutilus rutilus (rut), leuciscus soufia (sou) et chondrostoma toxostoma (tox) et cinq combinaisons hybrides (tox-*-nas, rut-*-tox, nas-*-cep, tox-*-sou et sou-*-alb). L'espece l. Soufia, qui possede les caracteres morphologiques du genre leuciscus, et un adnmt proche de celui du genre chondrostoma, est un exemple d'introgression ancienne suivi d'une fragmentation de l'aire de repartition de l'espece avec disparition d'une part du polymorphisme mitochondrial ancestral dans chacun des isolats. Dans tous les complexes hybrides a l'exception des hybrides tox-*-nas, chez lesquels l'introgression est bidirectionnelle, nous avons observe la prevalence d'un flux mitochondrial unidirectionnel. Il existe de multiples hybridations entre les tox purs, que nous qualifions d'espece navette, et les autres especes de cyprinidae. La non resolution de certains nuds des arbres phylogenetiques ne resulte pas d'une lacune d'echantillonnage ni d'un manque de sites variables ou informatifs. Les discordances entre l'arbre des genes et celui des especes sont generalement attribuees a un phenomene de coalescence profonde ou d'introgression. La complexite du phenomene augmente avec la presence d'hybridations. Tous les individus etudies issus d'une introgression ancienne ont la morphologie et les allozymes d'une entite taxonomique et l'adnmt d'une autre entite taxonomique. L'utilisation de ces deux types de marqueurs donne deux arbres differents, ce qui suggerent une incongruence legitime entre les differents marqueurs qui representent chacun une empreinte differente dans l'histoire evolutive de ces especes.