La Cerdagne à l'épreuve de l'ouverture des frontières. Frontières membranes, conflits et fluctuations, moteurs des processus de territorialisation
Auteur / Autrice : | François Mancebo |
Direction : | Alain Lefebvre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Résumé
Il s'agit dans cette these, d'examiner les effets de la defonctionnalisation sur l'organisation spatiale cerdane. La cerdagne est un espace couture de frontieres. Des dissymetries sont generees de part et d'autre de lignes frontalieres, qui sont les reflets des echelles territoriales englobantes. Les cerdans entretiennent ces dissymetries, sources de richesses, en les reprenant a leur compte. La defonctionnalisation, qui altere ces frontieres generatrices de profits, est vecue par les cerdans comme une menace. Avec l'ouverture des frontieres on assiste a une recrudescence de conflits visant a reconstruire les clivages frontaliers : ils invalident et stigmatisent systematiquement le voisin, en jouant sur les multiples appartenances territoriales. Ces conflits sont certes des ''bruits'', mais ils possedent des effets positifs, car les cerdans les utilisent comme facteurs d'organisation : la reconstruction des frontieres correspond a l'apparition de nouvelles structures spatiales temporairement stables. La cerdagne s'est construite grace au maintien de dissymetries entre des entites spatiales cerdanes loin de l'equilibre, connaissant des reajustements permanents. Elle est le produit d'une suite de desorganisations sans cesse rattrapees. Chaque reorganisation est marquee par une complexification, qui se traduit par l'apparition de formes nouvelles. Les frontieres cerdanes sont les enfants hybrides de l'organisation par le bruit et de l'ordre par fluctuation. Elles sont a la fois interfaces et surfaces, stables et fluctuantes. Fonctionnant comme des membranes, elles placent desequilibres et bruits au coeur des processus de territorialisation.