''Le monde et la bibliothèque'' : étude de la composition littéraire chez Julien Gracq
Auteur / Autrice : | Jean-Claude Rouanet |
Direction : | Georges Mailhos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Résumé
Les évocations du monde et celles de la bibliothèque constituent les matériaux prédominants de l'oeuvre de J. Gracq. Cela découle de deux points de vue que l'auteur met en relief : l'être humain est comme une ''plante'' dans la nature, sur la terre ; la bibliothèque est le cocon grâce auquel l'écriture prend son essor. Quand J. Gracq évoque le monde, il s'agit du ''monde familier'', des lieux de prédilection (la route, le grand chemin), des lieux typiques (l'Aubrac, les Landes) des lieux qu'il rejette, du monde comme il va ; ces lieux qu'il a fréquentés lui permettent d'introduire dans les fictions le monde avec les eaux, les forêts, les arbres, les prairies, les champs, les déserts, les steppes, les landes, les montagnes. La bibliothèque de J. Gracq est faite des oeuvres des intercesseurs et éveilleurs Jules Verne, Edgar Poe, Stendhal, Wagner, André Breton et aussi des ''préferences'' : Lautreamont, Chateaubriand, Rimbaud, ''Bajazet'' de Racine, ''Beatrix'' de Balzac, Barbey d'Aurevilly, ''Penthésilée'' de Kleist, Junger, Novalis, et encore : Nerval, Baudelaire, Claudel, Proust aussi, malgré des réticences. Mais surtout la bibliothèque de J. Gracq est celle d'un éclectique où la Bible a sa place. Les lectures nombreuses, diverses se déversent dans l'écriture. Ces matériaux que J. Gracq fait entrer dans son oeuvre sont soumis à un assemblage, à une mise en place, à une ''composition'' littéraire : des lieux, des livres on passe à l'écriture : ce sont les ''constellations fixes'', les concrétions,''contiguités'', les ''réécritures'' qui lient les lieux et les livres.