La ville et les morts : droit et urbanisme funéraires à Toulouse aux XVIIIe et XIXe siècles
Auteur / Autrice : | Franck Sabourin |
Direction : | Jacques Poumarède |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire du droit |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Toulouse 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Sous l'Ancien régime, les cimetières et les concessions funéraires étaient au sein et à proximité immédiate des églises. L'imbrication et l'exiguïté de ces lieux de sépultures imposèrent leur translation hors des villes. Paradoxalement, cette politique d'urbanisme funéraire était guidée à la fois par la réaction aristocratique de la fin de l'Ancien régime, la volonté d'appliquer les prescriptions du droit canon et le discours hygiéniste des Lumières. Les droits des bourgeois concessionnaires de sépulture furent révoqués. L'attitude des ordres privilégiés à l'encontre de la bourgeoisie ne resta pas sans conséquence. La nation devint souveraine et tenta d'agréger les deux autres ordres dans la nation. Elle n'y parvint pas. La laïcisation de la vie publique entraina celle des sépultures. Une nouvelle réglementation funéraire promulguée après le Concordat de messidor an IX instaura un nouvel ordre funéraire inégalement teinté de laïcité. A Toulouse et sous la Restauration, les cimetières étaient trop exigus et trop proches de la ville pour que le clergé ou la municipalité permettent qu'on y concéda des concessions funéraires. L'avènement d'un régime politique libéral sous la Monarchie de Juillet provoqua la mise en œuvre d'une vraie politique d'urbanisme funéraire. L'action municipale aboutit, non sans mal, a la fondation du cimetière de terre-cabade. La centralisation des cimetières accomplie, il restait encore à réorganiser les pompes funèbres, à adapter le mode de transport des corps à l'allongement des distances. Le monopole des pompes funèbres dont jouissait les fabriques fut un obstacle pendant près de trente ans, a toute réforme de l'organisation des pompes funèbres. Finalement, en 1865, une régie toulousaine des pompes funèbres fut mise en place. Les progrès du radicalisme et du socialisme aboutirent à la municipalisation complète des institutions funéraires entre 1870 et 1904.