Le régime juridique du séjour des étrangers en France
Auteur / Autrice : | Salim Zeibak |
Direction : | Jean Waline |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Université Robert Schuman (Strasbourg) (1971-2008) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le droit est le reflet de l'attitude qu'un pays se réserve d'adopter à l'égard de ceux qui viennent de contrées extérieures. Sur le plan juridique, l'étranger, ne faisant pas partie de la société politique que compose l'état, a toujours fait l'objet, en droit français comme en droit comparé, d'un régime dérogatoire à celui applicable aux nationaux. La singularité de ce statut spécifique se manifeste en matière d'entrée et de séjour sur le territoire. Aucun étranger ne peut en effet entrer et séjourner sur le territoire national sans en avoir préalablement une autorisation qui est par essence précaire. L'ordonnance du 2 novembre 1945 relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France, ne déroge pas à ce principe. Jusqu'en 1974, ce texte a fait l'objet d'une application libérale pour répondre aux intérêts de la croissance économique. Mais depuis la crise économique et le développement de l'immigration clandestine, ce texte fait l'objet d'une frénésie législative qui rend extrêmement complexe et illisible le régime de séjour de l'étranger. De surcroît, ces modifications tendent à rendre plus rigoureuses les conditions de séjour et plus faciles les moyens d'éloignement. L'examen de cette réglementation montre les limites des garanties dont dispose l'étranger face à l'administration toute puissance ; garanties qui ne cessent de régresser, pour les étrangers du droit commun, au fur et à mesure que la construction européenne avance. Dans le cadre de ce régime restrictif, le juge administratif essaie de protéger les droits des intéressés mais son action reste bien mesurée. Il est aujourd'hui supplée d'une part par le juge européen qui développe un contrôle bien protecteur des étrangers, et d'autre part par le conseil constitutionnel. Malgré la multiplicité des protecteurs des étrangers, un long chemin reste à faire en la matière.