Rôle de la pelletisation fécale et de l'activité microbienne dans la genèse des phosphorites granulaires. Gisement des Ouled-Abdoun (Maroc)
Auteur / Autrice : | Nasreddine Azzouzi |
Direction : | Michel Lamboy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Terre, océan, espace |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Rouen |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Une étude pétrographique détaillée de grains phosphates des Ouled-Abdoun, associée à une étude sédimentologique ciblée, a permis de préciser le rôle 1) des microbes et 2) des pelotes fécales dans la phosphatogénèse. 1) les micro-particules apatitiques, constituants quasi exclusifs des phases phosphatées, correspondent à des organismes microbiens phosphatisés. Ainsi, le rôle de l'activité microbienne dans la préparation des conditions phosphatogènes a été confirmé. D'autres rôles lui ont été attribués par cette étude : les microbes sont les nucléateurs essentiels de l'apatite. Ils ont constitue des phases phosphatées par remplacement d'une matrice organo-argilo-micritique prééxistante qui a servi de support et de nourriture à leur développement. La fraction minérale de cette matrice a été moulée et dissoute par leur activité. La précipitation apatitique a piégé la trace chimique de la matrice remplacée et l'a protegée de toute modification postérieure. De plus, les microbes auraient activement précipité l'apatite, puisque celle-ci est localisée sur leur paroi des côtés externe et interne. 2) la transition entre les intercalaires stériles et les phosphorites granulaires est caractérisée par des galeries de bioturbation remplies de grains phosphatés et d'une exo-matrice stérile. La structure des grains phosphatés consiste en un empilement de cortex et de nucléi. Les phases phosphatées sont des ciments apatitiques formés par remplacement microbien d'une matrice organo-argilo-micritique initiale. La majorité des grains correspond donc à la phosphatisation de supports granulaires organiques et semi-confinés, de forme et de structure anté-phosphatogéniques. La formation de tels supports n'a pu être expliquée que par la production de pelotes fécales. Les grains phosphatés étudiés correspondent donc en majorité à des coprolithes. L'importance de la bioturbation dans l'espace et dans le temps ainsi que la rareté des figures de courants et d'érosion infirment la nécessité de remobilisations hydrodynamiques importantes pour concentrer des grains phosphatés et les accumuler en couches épaisses. Les grains phosphatés se sont donc formés sur place par phosphatisation de pelotes, dans un bassin à sédimentation terrigène ralentie et une sédimentation organique et fécale importante.