Sécurité et droit du service public pénitentiaire
Auteur / Autrice : | Éric Péchillon |
Direction : | Francis Chauvin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Rennes I. Faculté de droit et de science politique |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le législateur a reconnu a l'institution pénitentiaire la qualité de service public, mais sans parvenir à en définir précisément les fonctions. Il en résulte une hiérarchisation des priorités. Le droit applicable à l’activité pénitentiaire repose sur un impératif unique : la sécurité. Le fait qu'il soit fonde sur cette mission essentielle n'est pas critiquable en soi ; en revanche, le sens donne a cette notion l'est bien davantage. Elle sert en effet trop souvent de prétexte pour permettre de déroger aux règles en vigueur dans l'ensemble des services publics. Tout repose sur une conception révolue de la sécurité qui cache mal une appréciation incertaine des exigences réelles de l'institution carcérale et du traitement pénitentiaire. De ce fait le droit pénitentiaire public se marginalise, plus par manque d'attention que par nécessité. Pour améliorer cette discipline, il convient d'aborder la prison comme une administration. De cette façon, il est possible d'accorder aux détenus le statut d'usager incarcéré et par conséquent de définir les droits et les obligations à la charge de l'administration et des détenus. Le rôle du juge administratif apparaît fondamental dans l’élaboration du contenu effectif du droit applicable en prison. Suivant une evolution logique, le juge en a fait un droit parfaitement intégré au droit administratif général, en revenant progressivement sur la conception traditionnelle de la mission de sécurité. La redéfinition de la notion de mesures d'ordre intérieur et de la notion de faute lourde a permis de poser les premiers jalons d'un rééquilibrage des missions du service public pénitentiaire. La prison devient un fournisseur de prestations pour les tiers mais aussi pour les personnes qu'elle doit prendre en charge. C'est avec la notion de garde (et non plus de surveillance) que l’équilibre si fragile qui caractérise le droit administratif est finalement en voie d’être trouvé.