Variabilité morphométrique et génétique chez les populations de l'écrevisse à pattes blanches Austropotamobius pallipes : implications biogéographiques
Auteur / Autrice : | Frédéric Grandjean |
Direction : | Catherine Souty-Grosset |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie. Biologie des populations |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Poitiers |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Poitiers. UFR des sciences fondamentales et appliquées |
Mots clés
Résumé
La variabilité interspécifique d'austropotamobius pallipes a été estimée par analyse de caractères morphométriques et par une étude du polymorphisme de l'adn mitochondrial (restriction fragment length polymorphism). En Poitou-Charentes, l'étude de la variabilité morphologique a révélé une différenciation entre la population des mares du Pinail et un groupe homogène compose de l'ensemble de huit autres populations issues de cours d'eau. Deux hypothèses ont été émises pour expliquer cette discrimination : la première indique une introduction à partir d'animaux issus d'une autre région et la seconde fait intervenir la notion d'effet de fondation. L'étude génétique a révélé l'existence de trois haplotypes dont deux sont distribués exclusivement dans les populations issues de cours d'eau. Le troisième est exclusivement recensé chez les animaux du Pinail. L'étude génétique a été étendue à l'ensemble de l'aire de repartition (européenne) de cette espèce qui comprend trois sous-espèces géographiquement distinctes. Les 6 types mitochondriaux détectés, se répartissent en trois groupes majeurs correspondant aux trois sous-espèces décrites chez a. Pallipes : a. P. Pallipes, a. P. Italicus et a. P. Lusitanicus. Les forts pourcentages de divergence nucléotidiques révèles entre les haplotypes caractérisant les trois groupes suggèrent une séparation très ancienne de ceux-ci estimée à environ 6 a 8 millions d'années (ma) si l'on considère un pourcentage de divergence de l'adn mt de 2% par ma. L'existence de trois zones de refuges (péninsule ibérique, sud de la France et les Balkans) ayant abritées chacun de ces groupes lors des périodes de glaciations du quaternaire peut être avancée. Enfin, une étude préliminaire de la variabilité génétique des populations française a révélé l'existence des trois sous-espèces au sein du réseau hydrographique français, résultant probablement de transferts de populations