Derives de la parole dans l'oeuvre romanesque de william golding
Auteur / Autrice : | Camille Fort |
Direction : | Ann Lecercle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglaises |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les recits de william golding, prix nobel de litterature en 1983, illustrent les interrogations de leur auteur sur un discours en deuil de reperes. Ces treize romans mettent en scene les glissements de la parole pleine a une parole vaine, condamnee a l'aporie et a la contradiction: le logos autoritaire du pere se voit ainsi subverti par les reseaux chthoniens de la mere. La parodie et le devoiement obscene du mythe sont les modes exemplaires de cette subversion qui dit l'impossibilite d'un discours premier, authentique. L'elan du discours oral le cede aux meandres d'une ecriture vouee a dire l'indicible du desir. La parole egaree se voue a la representation impossible d'un objet qui demeure hors de sa portee. Elle va chercher aupres d'un autre un savoir vatique, qui lui est transmis sous forme d'enonces incomprehensibles, aphorismes ou lapsus. Au-dela d'une recreation nostalgique de langues premieres, gestuelles, symboliques, ou primitives, les recits de golding font apparaitre un horizon redempteur dans l'enonciation poetique. La parole doit renoncer aux postulats de la transparence, et composer avec l'obscurite pour renouer avec le sens: paradoxe et parabole sont les expressions de cette traversee figurale, qui tire un savoir de la negation. Au-dela d'un constat desabuse, "deconstructionniste", les recits de william golding restituent a la parole sa portee poetique et prophetique, parole errante, dont les blancs et les ratees servent le dialogue constant avec l'instance exterieure qui la fonde.