La non-philosophie de hannah arendt
Auteur / Autrice : | Anne Amiel |
Direction : | Georges Labica |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Ce travail se propose d'etudier les rapports difficiles d'arendt a la possibilite meme d'une philosophie politique. Dans ce cadre, on s'est efforce de montrer la coherence interne de l'oeuvre d'arendt a partir des origines du totalitarisme, coherence qui repose sur l'intrication de trois enonces qui sont trois lignes problematiques: ''le fil de la tradition est rompu'', ''la pensee doit demeurer liee a l'evenement comme le cercle a son centre'', ''je ne fais pas de philosophie politique''. On a par suite ete amene a mettre en oeuvre un principe de lecture privilegiant la confrontation des textes arendtiens aux evenements qu'ils pretendent etudier (loin de s'en tenir a une lecture immanente). Ce parcours souligne l'importance fondamentale de sur la revolution, et de la confrontation avec marx. Enfin, en s'efforcant de montrer que la vie de l'esprit ne peut se comprendre comme un ''retour a la philosophie'' (jonas), on a mis en evidence le redeploiement d'une reflexion sur les mores (dans la lignee de montesquieu et tocqueville) et la complexite interne de la notion d'espace public. Dans tous les cas on s'est efforce de juger arendt a l'aune de ses propres exigences, et de montrer que les differenciations arendtiennes (entre travail, oeuvre action; prive, public, intime; social et politique) sont moins des coupures que des articulations, extremement problematiques, et soumises a revision de la part de leur auteur; que la question du jugement, presente des le depart de l'oeuvre, ne peut se comprendre comme un simple ''retour a kant'', en rupture avec les textes anterieurs, mais doit s'interpreter comme la prolongation de la remise en cause, a partir de la polis et de rome, de la tradition de pensee politique occidentale initiee par platon et aristote et se terminant avec marx. La pensee d'arendt peut se comprendre ainsi comme une reflexion sur la pluralite et le statut de ''l'etre-affecte''.