Thèse soutenue

La question de l'être dans la psychose comme trouble de la faculté de juger

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Denis Morin
Direction : Nielle Puig-Vergès
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

L'activite de pensee comprend un processus, l'entendement, un facteur regulateur qui borne le pensable, la raison, et un art, celui d'ajuster la pensee a la chose, c'est le jugement. L'experience consciente ou inconsciente, mais libre et continue (dans le temps) de cette activite tendue vers l'etre, produit des objets et pilote une pratique. Elle s'accomplit au sein de cette substance individuelle et incommunicable, mais spatialement etendue (dans l'espace) qu'est la personne. Meme si l'efficience intellectuelle des personnes atteintes de schizophrenie est diminuee, les schizophrenes ne sont ni diminues ni confus ; ni leur entendement ni leur raison ne sont directement touches. La forme des pensees qu'ils produisent reste unitaire et communicable au moyen d'enonces syntaxiquement corrects. De fait, la symptomatologie qui se manifeste dans la schizophrenie peut se comprendre comme l'effet d'un trouble du jugement, et tres exactement, d'une diminution de l'aptitude a elaborer l'etape verificatrice necessaire a valider tout jugement au regard de ce qui est. Configurer cette etape revient a imprimer un ordre a l'activite de pensee, ordre qui doit etre indexe sur la direction d'ecoulement du temps, orientation qui est seulement supposee puisqu'aucune personne humaine n'y est directement sensible et que nous construisons tacitement par simple analogie. La condition de l'emploi utile du pouvoir de juger tient pourtant a la qualite du lien entre l'activite de pensee et le sens du temps oriente. Selon l'hypothese proposee, l'insuffisance de ce lien pourrait s'averer responsable d'une derive de l'activite de pensee dont l'expression clinique est la psychose schizophrenique. Une epreuve originale a permis de constater objectivement cette insuffisance dans un groupe de schizophrenes compare a un groupe temoin.