Camus et Sartre : deux intellectuels en politique
Auteur / Autrice : | Ahmed Bakcan |
Direction : | Roger Dadoun |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
Engagement, ce terme qui connait une remarquable fortune dans le milieu intellectuel, prend effet au lendemain de la seconde guerre mondiale. Depuis lors, hommes de lettres et scientifiques se complaisent avec ravissement d'appartenir au cercle privilégié des intellectuels. Pendant tout le temps que dure la traversée des chemins sinueux qui mènent à l'engagement intellectuel, chaque clerc expose sa stratégie et sa façon d'aborder le problème. Les exemples d'approche étant multiples, nous focalisons notre étude sur deux types : l'engagement camusien et l'engagement sartrien. Au sein de différentes mouvances de l'après-guerre, Sartre et Camus, à la fois écrivains, journalistes, essayistes, hommes de théâtres et hommes d'action, et agissant dans l'univers de la politique suscitent une légitime curiosité. L'itinéraire politique de chacun de ces deux clercs, leur force mais aussi leur faiblesse, nous aident à mieux situer le statut, le rôle et le devoir de l'intellectuel dans une société où le politique occupe une place majeure. Camus, en homme de gauche convaincu, a toute sa vie durant, combattu pour que règnent la justice et la liberté, les seules valeurs qui, à ses yeux, méritent qu'on lutte et qu'on meure pour elles. Sartre, après son arrestation et sa déportation, devient au lendemain de la seconde guerre mondiale <<la figure de proue de l'engagement intellectuel>> en France et le militant exemplaire d'une littérature engagée. Malgré des différences et une controverse qui fit grand bruit, Camus et Sartre restent les <<témoins capitaux et complémentaires>> de leur temps. Ces deux frères ennemis ont chacun à leur manière laissé des traces indélébiles. Longtemps après leur mort, il semblerait que ce soit le milieu artistique ait repris le flambeau, acteurs, chanteurs et cinéastes qui paraissent tous, dans l'ensemble, sensibilisés par les problèmes cruciaux du moment, comme la lutte contre le racisme, le cancer, le sida et la faim dans le monde se font les nouveaux porte-paroles du peuple et les hérauts d'un désir de paix et d'harmonie sociale. Ils essayent à leur tour de remédier à leur manière aux maux d'une société du spectacle, devenue celle du regard et de l'image, selon l'expression de Guy Debord.