Thèse soutenue

Capacités d'adhérence et de remaniement de la matrice extracellulaire des cellules immunocompétentes infectées in vitro par le virus de l'immunodéficience humaine

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Auteur / Autrice : Valérie Leblond
Direction : Chantal Lafuma
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mathématiques
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 5 en cotutelle avec Paris 5
Jury : Président / Présidente : Yves Goussault
Examinateurs / Examinatrices : Chantal Lafuma, Yves Goussault, Monique Aumailley, André Kirn, Michel Sternberg, Dominique Dormont
Rapporteurs / Rapporteuses : Monique Aumailley, André Kirn

Résumé

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Les processus d'interactions des cellules avec des composants de la matrice extracellulaire (mec) et des membranes basales (MBS), ou avec d'autres cellules, jouent un rôle crucial dans la dynamique des cellules immunocompétentes. Le potentiel cellulaire de remaniement du microenvironnement matriciel est également déterminant dans ce contexte. Le but de ce travail a été d'étudier l'expression de molécules impliquées dans les processus d'adhérence et de migration des lymphocytes et leur modulation au cours de leur infection in vitro par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Les 1 intégrines sont impliquées dans les interactions de la cellule avec les constituants des MBS et de la MEC. La quantification immunocytometrique des sous-unités cd29, cd49a, b, c, d, e, et f démontre que leur expression, à la surface des sous-populations lymphocytaires cd4 + et cd4 -, est maintenue au cours de l'infection par le VIH, quel que soit le virus étudié (vih-1/lai, vih-1/ba-l, vih-1/das, vih-1/thi, vih-2/rod), même au moment du pic d'expression virale, et jusqu'à la déplétion quasi-totale des lymphocytes auxiliaires, elle-même corrélée avec la réplication virale. Par ailleurs, lors de la phase ascendante du pic de réplication virale, les capacités de liaison de la fibronectine et du collagène de type iv à la surface des lymphocytes t cd4 + purifies, évaluées à l'aide d'un test en phase fluide, sont inchangées. La gélatinase b a pour substrat préférentiel le collagène de type iv, composant majeur des MBS. L'infection des lymphocytes totaux par le VIH n'entraine pas de modulation reproductible du profil de sécrétion de la gélatinase b, étudié par zymographie. En revanche, au moment de la phase ascendante de l'expansion virale, les lymphocytes t cd4 + purifies présentent une augmentation nette et reproductible de la quantité de gélatinase b secrétée. Cette augmentation du potentiel de dégradation de la MEC des cellules cd4 + infectées est corrélée avec l'intensité de la réplication virale. Ces données suggèrent l'existence d'un rôle inhibiteur des lymphocytes cd8 + vis-à-vis du potentiel migratoire des lymphocytes cd4 + lorsque ces deux sous-populations cellulaires sont en contact. Au total, il semble donc qu'au cours de l'infection par le VIH les lymphocytes t maintiennent leurs capacités d'adhérence et d'interaction avec la mec et les MBS, via les 1 intégrines, jusqu'à la mort cellulaire induite par le virus et que la population lymphocytaire cd4 + présente un potentiel migratoire augmente. Ceci suggère que les lymphocytes t cd4 + infectes, circulant continuellement au sein de l'organisme, pourraient quitter la circulation sanguine plus facilement et se localiser dans les organes lymphoïdes et les tissus cibles. Ils seraient alors susceptibles d'infecter les cellules présentes localement et/ou de relarger des produits des gènes viraux, qui pourraient participer au développement de lésions tissulaires, en coopération avec les cytokines de l'inflammation. Ces mécanismes pourraient donc intervenir non seulement dans les phénomènes de dissémination virale, mais également dans l'induction de certains syndromes tissu-spécifiques associes à l'infection par le VIH.