Thèse soutenue

L'horizon métaphysique de la médecine de Descartes

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Auteur / Autrice : Vincent Aucante
Direction : Jean-Luc Marion
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Résumé

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La médecine de Descartes est confrontée à un étrange paradoxe : parangon de la méthode dans le discours, sans cesse annoncée dans sa correspondance, elle souffre pourtant de carences manifestes qui jettent un inévitable soupçon sur la cohérence de l'ensemble de l'œuvre du philosophe, et plus particulièrement sur l'efficacité de la méthode elle-même. Loin de suivre rigoureusement un ordre synthétique ou analytique, la médecine se révèle comme un compromis des deux, ou l'experientia jouit de fait d'une place privilégiée. L'explication de toute la physiologie par la physique cartésienne est la seule partie développée systématiquement. Suivant plutôt l'observation directe que les thèses de Galien ou de Paracelse, la recomposition de la ''fabrique'' du corps humain jouit de fait d'un statut précaire en ce qu'elle se trouve mise en cause par toute nouvelle découverte. Par ailleurs, la physiologie n'est qu'un préliminaire nécessaire à l'élaboration d'une médecine pratique comprenant pathologie, étiologie et thérapeutique. Epars dans l'ensemble du corpus, les nombreux indices une fois rassembles révèlent l'intervention massive de l'âme. Il s'avère alors que le véritable sujet de la médecine cartésienne n'est pas le corps seul, mais le corps en ce qu'il est pour l'âme cause de douleur. L'inachèvement de la médecine apparait donc comme la conséquence d'une double difficulté, d'une part pour saisir tous les rouages de la ''machine'' corporelle, et d'autre part pour comprendre l'union de l'âme et du corps qui n'est connue véritablement que de dieu seul.