Pœ́tique et théorie de la fiction. Des traités de poétique de la fin de la renaissance italienne à l'œuvre du théoricien français Jean Chapelain (1595-1674). Avec une traduction annotée et commentée de la ''pœ́tique'' de Daniel Heinsius (de tragoedioe constitutione, leyde, 1611).
Auteur / Autrice : | Anne Duprat |
Direction : | Georges Forestier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L'idee de ce travail est venue d'un texte celebre de g. Genette, opposant dans fiction et diction les poetiques du classicisme qui seraient des ''poetiques de la fiction'', aux poetiques contemporaines qui, elles, definissent la litterarite par la ''diction''. L'espace de temps que l'on considere ici comme celui du ''classicisme theorique'' coincide donc, non pas avec celui du classicisme historique, mais plutot avec l'evolution d'une reflexion poetique au cours de laquelle les poetes et les savants de la renaissance, puis du premier xviieme siecle francais, ont tente de reprendre a aristote son principe de definition de la litterature comme mimesis, et de l'adapter a la production et a la critique de nouvelles oeuvres - effort acheve lorsque les theoriciens du classicisme proprement dit donneront leur forme ''historique'' a ces theories. En voulant verifier l'hypothese de g. Genette, on s'est apercu que les theoriciens francais qui, a la suite des italiens, ont cherche une pensee de la litterature dans les doctrines poetiques des anciens sont en effet arrives a une definition de la litterarite par le critere de la fiction11 - c'est le cas, en particulier, de jean chapelain, l'un des principaux fondateurs de ce qui allait devenir la doctrine poetique du classicisme. Cependant, ils n'entendaient pas seulement saisir par la le contenu de l'oeuvre, et leur propos, dans son ambiguite meme, reproduit en realite l'ensemble des questions que l'on peut poser a une oeuvre d'art ecrite, lorsqu'on veut la definir comme telle. 11 sous ce terme de fiction, je designe egalement les notions qui, dans le vocabulaire latin, italien et francais des xvi et xviieme siecles, redistribuent ses differents emplois : la fable est le principal d'entre eux, et c'est pourquoi l'on a joint a ce travail une traduction et un commentaire du de tragoedloe constiiutione de d. Heinsius (1611), essentiellement consacre a l'interpretation de la notion aristotelicienne de ''fable''.