Le Motu proprio de Saint Pie X sur la musique sacrée (22 novembre 1903) et ses répercussions en France de 1904 à 1939
Auteur / Autrice : | Anne Pillot-Rebours |
Direction : | Pierre Guillot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musicologie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Depuis longtemps déjà, la durée et la virtuosité excessives des œuvres sacrées font oublier durant les offices que le culte est premier : chacun s'y retrouve comme au concert. Aussi, dès la fin du XIXe siècle, quelques musiciens s'efforcent de contrecarrer cette décadence à l'intérieur de divers mouvements ou institutions. Le pape Pie X lui-même décide d'encourager les travaux de restauration en publiant, le 22 novembre 1903, un motu proprio qui précise ce que doit être la musique d'église. Mais ce motu proprio engendre en France de nombreuses controverses relatées par la presse et discutées lors de congres spéciaux. Ce vaste chantier suscite aussi un regain de production d'abord limité à de pâles plagiats de musique palestrinienne, second modèle offert par Pie X après le chant grégorien. De ce fait, beaucoup d'auteurs renommés préfèrent fuir cette médiocrité pour la compenser hors de l'église et à leur manière dans les scènes religieuses de leurs oratorios ou opéras. Cependant, vers 1925-30, les musiciens d'église saisissent, dans une sérénité croissante et à la lumière des études musicologiques en plein essor, que la musique ancienne ne doit pas enfermer leurs créations dans les formes du passé mais leur révéler un certain esprit musical. Alors se dessine une compréhension de plus en plus unifiée et inspirée de la musique liturgique une telle évolution, reconductible à différents niveaux, soulève toute la richesse des propos de Pie X, propos aux conséquences insoupçonnées et confirmés par ce qui a été promulguée après lui. L'intuition de ce grand pape, marquée par son intérêt pour la participation active des fidèles à l'office, révèle sa modernité. Notre répertoire actuel, qui semble avoir beaucoup perdu en regard de formes anciennes disparues, et nos conceptions du chant d'église, qui hésitent entre la chorale liturgique et l'unique ''animateur'', ne pourraient-ils pas puiser a cette source de quoi régénérer les habitudes de notre temps ?