Le culte des grands hommes : essai sur le panthéon littéraire et républicain
Auteur / Autrice : | Jean-Claude Bonnet |
Direction : | Jean Dagen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
La fondation du Panthéon par l'assemblée constituante en avril 1791, s'inscrit dans le temps long du culte des grands hommes au XVIIIe siècle. Le petit genre laïc et commémoratif de l'éloge académique avait alors supplanté l'ancienne oraison funèbre. L'évènement majeur sur ce point se produisit en 1758 lorsque l'Académie proposa l'éloge des grands hommes de la nation comme sujet du concours d'éloquence. Ainsi se constitua une mémoire civique illustrée dans les différents arts. Ce contexte changea radicalement l'expérience littéraire. Les grands écrivains (Diderot, Rousseau, Voltaire) furent contraints d'avoir une image publique, d'être à part égale vus et lus. . . L'institution du Panthéon sous la Révolution consacra de grands fétiches en transposant l'imaginaire savant des grands hommes dans une culture populaire, particulièrement le culte de Marat. Le Panthéon se révéla rapidement fragile et paradoxal car le temps révolutionnaire n'était aucunement accorde aux perspectives lointaines requises par le temple de mémoire. Pourtant le culte des grands hommes tel qu'il avait été réinventé par le XVIIIe siècle perdura et réapparut après thermidor. Puis Mme de Staël et Chateaubriand en entretinrent ensuite le flambeau contre Napoléon lui-même.