L'écriture de la sensualité dans le roman contemporain (Duras, Grainville, Simon, Sollers)
Auteur / Autrice : | Jeanne Polton |
Direction : | Michel Autrand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Fondée sur le constat de l'importance accrue des sens dans le roman contemporain, l'étude de l'écriture de la sensualité met en évidence l'impact des transports de la chair au sein des œuvres de Duras, Grainville, Simon et Sollers. La recherche s'oriente dans un premier temps sur le jeu des sens au sein de la création littéraire. Un rapide panorama de la littérature occidentale permet d'observer l'évolution des évocations sensuelles au fil des siècles. Au milieu du XXème siècle, la présence charnelle des sujets romanesques s'impose avec évidence et les quatre auteurs définissent précisément les spécificités de l'investigation sensorielle à l'œuvre dans leurs romans. L'étude successive des cinq sens permet d'en apprécier les subtilités. En outre, la jouissance à la clef de la sensualité sollicite l'imaginaire qui s'éploie entre la stimulation concrète de l'affect et sa transposition verbale. Le second mouvement de la recherche, consacre à l'imaginaire de la sensualité, s'attache plus précisément à la spécificité des styles médiateurs de l'émoi sensuel, et se concentre sur les séquences érotiques dans lesquelles culmine la jouissance. Les transports de la chair déterminent également la configuration des paysages imaginaires des différents auteurs : complice ou hostile, l'univers évoque reflète la disposition au plaisir du sujet qui l'investit. Enfin, une dernière partie met en évidence l'investigation métaphysique que suscite la conjonction de l'imaginaire et de la sensualité. Le temps, la mort, l'évidence du désir et l'énigme de l'amour, les affres de la transgression et l'éblouissement mystique se posent comme autant de questions existentielles qu'aborde l'écriture de la sensualité. La voie de l'exploration sensuelle, dont découle la subjectivité créatrice des différents auteurs, ouvre ainsi l'accès aux fondements les plus intimes de la création romanesque.