Recherches sur les problèmes du sens et le fondement de l'objectivité dans les philosophies de la conscience : Descartes et l'intelligence du sensible
Auteur / Autrice : | Pierre Guenancia |
Direction : | Jean-Luc Marion |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
La première partie de ce travail examine la question de la perception des choses sensibles dans différents textes de Descartes, notamment dans celui de la 2eme méditation consacrée à l'analyse du morceau de cire et montre qu'il n'a pas d'opposition entre la sensibilité et l'entendement pour la simple raison que c'est toujours l'entendement qui connait. L'esprit n'est donc pas chez Descartes divisé en facultés auxquelles correspondraient différents types de connaissances. La conception de l'âme comme chose qui pense reçoit de ce résultat un éclairage nouveau, car le donné sensible n'est pas réfractaire à la pensée. C'est le sensualisme et l'idée empiriste d'une connaissance sensible que Descartes critique, ce n'est ni les sens ni le sensible. La deuxième partie montre comment les analyses cartésiennes des passions établissent que celles-ci ne sont pas des ennemies de la raison mais sont au contraire indispensables au contentement de l'âme unie au corps dont l'importance dans la morale est par là soulignée. L'entendement et la sensibilité ne s'opposent pas plus ici que dans le domaine de la connaissance, et c'est même le principe d'une telle dualité qui se trouve remis en question. Plus pertinente que cette distinction est celle que Descartes n'a pas cessé de faire entre la connaissance directe et la connaissance réfléchie, celle-ci caractérisant à ses yeux l'entendement dans son usage spécifique. La conclusion montre comment se rejoignent les analyses de la connaissance des choses sensibles et celles des passions et comment la métaphysique cartésienne peut s'appliquer naturellement à la connaissance et à la pratique du monde.