Thèse soutenue

Ethique et psychanalyse dans l'œuvre de Jacques Lacan

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Thierry Simonelli
Direction : Jean-François Marquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

FR  |  
EN

L'objet de notre thèse consiste à montrer qu'à l'encontre de ce que pense Jacques Lacan, la psychanalyse et l'idéologie structuraliste ne permettent ni de comprendre, ni de concevoir un sujet, ou une éthique. La théorie lacanienne du signifiant, qui repose sur une surévaluation de la structure et de la logique immanentes au langage quotidien, conduit nécessairement à une aporie métaphysique qui doit présupposer ce qu'elle tente de dépasser: c'est-à-dire le sujet parlant comme cause, et non seulement comme effet dans le langage. Le développement de la théorie lacanienne, qui peut être caractérisée par le combat permanent pour fonder une intuition originale jamais remise en question, conduit à une "abdication du sujet" face à l'autonomie absolue d'une "logique du signifiant". L'éthique que Lacan étayé sur cette étrange conception du sujet, effet du signifiant, consiste à assumer et à laisser être les voies du symbolique qui s'imposent avec la force d'un destin inévitable. En deçà de cette impasse, Lacan a cependant, sous l'influence permanente de Heidegger, donne un modèle moins radical et plus satisfaisant de l'éthique de la psychanalyse. C'est la notion d'"assomption de son histoire" par le sujet, ainsi que celle du sujet de la "parole pleine" qui nous a fourni le modèle d'une psychanalyse d'inspiration heideggerienne qui permet d'éviter l'écueil de l'absolu structural. Nous avons aussi essayé de montrer que les problèmes que Lacan croit découvrir, et qui lui servent à dépasser "la" philosophie, nourrissent l'histoire même de la philosophie moderne. C'est à l'intérieur de cette histoire que la théorie et l'éthique psychanalytiques seraient à situer et non pas à la fin ou "au-delà" de celle-ci.