La peinture militaire française de 1871 à 1914
Auteur / Autrice : | François Robichon |
Direction : | Bruno Foucart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
La peinture militaire a été exclue des histoires de l'art français à la suite de la première guerre mondiale, qui coïncide avec un changement du goût des élites. Sans écarter une lecture historique de cette iconographie, on a proposé des lectures nouvelles qui mettent en valeur les inventions plastiques de ce genre né après la guerre de 1870. On a dressé un panorama complet du genre militaire, dans ses composantes sociologiques, historiques et esthétiques. Les peintres militaires ont occupé une place particulière dans la société française, du fait des relations franco-allemandes. Edouard Detaille a dominé sa génération et cumulé tous les honneurs. Les tableaux les plus célèbres ont atteint une audience considérable grâce à la reproduction. Se développant après la défaite de 1871, la peinture militaire assume ce traumatisme et valorise les efforts de redressement de toute la nation. Elle participe à la révision de l'histoire glorieuse des guerres de la Révolution et de l'Empire. En réponse à la domination du feu sur l'homme dans le combat moderne, la peinture militaire a inventé l'épisode, unité narrative qui permet la mise en scène de valeurs morales comme le courage et le sacrifice. Elle a profondément modifié ses schémas de composition en recherchant la relation directe avec le spectateur. Les grands thèmes de la peinture militaire durant cette période sont la guerre de 1870, les guerres coloniales, l'armée "nouvelle" de conscription, les guerres de la Révolution et du premier Empire. La première guerre mondiale a bouleversé le genre. Les réponses à la disparition du combat comme objet de représentation ont été très diverses : recours à l'allégorie et au symbole, croquis de guerre et nouvelle forme de peinture d'histoire. Le développement du cinéma mais aussi et surtout le refoulement total du souvenir de la guerre par la société française expliquent la quasi disparition de la peinture militaire après 1918.