Économie et vie rurales en Berry à la fin du Moyen Age
Auteur / Autrice : | Françoise Michaud-Fréjaville |
Direction : | Robert Fossier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
Le Berry oppose à une partie centrale de plateaux calcaires secs coupes de vallées, une périphérie verdoyante et humide, parfois accidentée : l'opposition humaine et économique entre ces deux caractères sous-tend largement l'étude. À la fin du Moyen Age, la désertification humaine du centre, où se mirent en place à la faveur des premières crises démographiques de très vastes métairies tournées à la fois vers l’élevage de nombreux moutons et la céréaliculture extensive, accentué l'impression de grande activité et d'assez riche diversité des ''pays'' de la couronne, ou la polyculture vivrière en champs ouverts s’équilibrait avec un élevage diversifié. La vigne connut au XIVe siècle un développement tout particulier. Les deux reconstructions de 1370-1400 et 1440-1490, séparées par le dépression des années 1412-1436 qui aurait vu la population diminuer les deux tiers, se sont faites sans véritable modification des charges et pouvoirs seigneuriaux laïcs ou ecclésiastiques. Les franchises berrichonnes ne favorisaient pas la constitution de communautés villageoises très autonomes, et des droits archaïsants (''juilleries'', joutes, pots cassés) manifestèrent le poids des usages. La période a connu néanmoins une très nette diminution du servage dans la partie nord royale et en sancerrois, alors que le bas Berry et la zone proche du bourbonnais ont maintenu de puissants liens de servitude personnelle jusqu'aux temps modernes. La nécessité, surtout ressentie par les établissements religieux, d'accroitre les revenus seigneuriaux a entrainé, comme ailleurs, l'installation de nouvelles exploitations prises sur les friches et sur les pâturages autrefois communs. Une redistribution des cultures s'est accomplie par la réduction et la concentration des vignes, une nouvelle place donnée aux chènevières et surtout le début de la mise en place du bocage sur une large bande périphérique du Berry alors que le paysage des champagnes ouvertes s'est systématisé dans la zone centrale. C'est la naissance des paysages actuels berrichons.