Thèse soutenue

Waka et construction navale : mobilisation de l'environnement et de la société chez les anciens Polynésiens : approche ethno-archéologique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Hélène Guiot
Direction : Yvette Taborin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Préhistoire. Ethnologie. Anthropologie
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Les chercheurs du domaine océanien ont perçu les bateaux des insulaires du pacifique comme le moyen de déplacement des populations anciennes qu'ils étudient. Or, avant d'être l'outil d'une société, le bateau est l'aboutissement d'un procès de production mise en oeuvre par cette même société dans le cadre de son domaine terrestre; le bateau est un matériau d'étude qui reflète les modes de vie et les comportements des sociétés, lorsqu'elles sont en mer surtout lorsqu'elles s'installent, vivent et se développent sur un territoire. Ce travail s'est orienté, dans une démarche ethno-archéologique, vers une étude technologique qui utilise la chaîne opératoire comme outil descriptif et analytique, afin d'exploiter le potentiel d'informations dont est porteur le Waka (terme adopté dans cette étude, qui désigne les embarcations proto-polynésiennes, à balancier ou à double coque) pour la compréhension des modes de vie de l'ancienne société polynésienne. Après avoir établi le procès opératoire de la construction d'un Waka à deux coques (Tipaerua) et d'un Waka à balancier (Va'a motu), à Tahiti, au moment du contact avec les européens, l'étude s'est élargie à un cadre géographique plus vaste, incluant des archipels de Polynésie occidentale et orientale. Cette démarche met en relief des questions d'ordre méthodologique ( limites d'une chaîne opératoire, définition de l'acte technique en Polynésie où le rituel est indissociable de l'action sur la matière). De plus, la construction du Waka, et le Waka lui-même, apparaît comme un fait social total. L'ancienne société polynésienne révèle une pratique efficace de l'agroforesterie et de la sylviculture, impliquant une connaissance intime de l'environnement végétal, et des croyances associées. La détermination de constantes synchroniques et diachroniques et la mise en évidence de la place fondamentale du Waka au sein des anciennes sociétés polynésiennes ouvrent de nouvelles voies de recherche archéologique, théorique ou de ''terrain''.