La peinture omeyyade du Proche-Orient : l'exemple de Qusayr ʿAmra
Auteur / Autrice : | Claude Vibert-Guigue |
Direction : | Jean-Pierre Sodini |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Art et archéologie |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
La peinture murale d'époque omeyyade au Proche-Orient est representée en Jordanie par Qusayr ʿAmra, un monument qui a soulevé le problème de la figuration à l'époque islamique. Qusayr ʿAmra est avant-tout un bain situé dans un domaine, lui-même similaire à une série de villégiatures à vocation agricole disséminées entre la vallée du Jourdain et l'Euphrate. À la frange du désert, les califes ont affirmé leur pouvoir sur les nomades, voyageurs et caravanes. Les 250 personnages peints de Qusayr ʿAmra illustrent cette vie loin de la capitale Damas. L'autorité omeyyade est personnalisée par une figure tronante, entourée par sa cour, sa famille mais aussi par des artisans constructeurs. Les scènes de chasse aux onagres rappellent l'activité préférée du prince. À partir d'une description systématique des fresques, nous avons montré comment les images s'organisent dans les pièces froides ou chaudes. La difficulté de l'interprétation est due à une juxtaposition de scènes se passant dans des interieurs ou à l'extérieur, dans un contexte de bain ou de Qasr. Cette approche explique l'aspect le plus déroutant de l'iconographie, celui de l'influence hellenistique. En effet, des allégories désignées en Grec, des scènes mythologiques et une coupole avec zodiaque rappellent le monde païen. Mais la présence de la religion islamique, signalée par des inscriptions en coufique, laissé entendre que ces scènes symbolisent plutôt l'abondance, la richesse, la culture (la poésie, l'histoire) qui étaient célébrées lors de la venue du prince. De petits orchestres, des jardins peuples d'animaux hérités des paradeisos, des danseuses, des troupes avec animaux savants accueillaient les visiteurs sollicitant une audience, des porteurs de récoltes ou des invités de marque. En rendant compatible la figure humaine inspirée des arts grec ou sassanide avec la religion coranique et une domination arabe dans la region, un prince au début de la première moitie du VIIIs. A perpétué la tradition de bains peints antiques ou les baigneurs étaient environnés d'images propres à satisfaire les esprits.