Thèse soutenue

Pratique du terrain : méthodologie et techniques d'enquête

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Auteur / Autrice : Bernard Lacombe
Direction : Bernard-Marie Grossat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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La trilogie mythique hypothèse, expérimentation, conclusion est le modèle de la découverte scientifique. Certaines disciplines scientifiques - dont la quasi-totalité des sciences sociales -, ne disposent pas de la modalité de ''l'expérience reproductible''. Ce questionnement est à la base de cette thèse, que deux axes de connaissances structurent : la mathématisation et l'expérimentation. Les sciences de la nature disposent d'une continuité du réel qui permet d'inférer. Dans les sciences sociales, par contre, les évènements n'ont aucun caractère de répétition. Ce sont toutes des sciences historiques. Quel est le statut scientifique de l'observation d'un évènement non-reproductible. Est-ce que le pas de temps entre l'observateur et l'observe n'est pas finalement le point central de la distinction entre sciences dures et sciences flexibles : pour celles-ci, l'observateur et l'évènement sont dans un temps identique. La prétention des sciences physico-chimiques à représenter le seul modèle valable de la science est donc fortement conteste. Une partie traite de la méthodologie et des techniques d'enquêtes en se centrant sur le cas de la démographie. Elle s'organise sur la distinction qui ferait de la collecte quantitative le lieu d'exercice de l'ouïe et la collecte qualitative celui de la vue. La dernière partie porte sur la question du terrain. La polysémie du terme terrain et son usage dans la langue courante en français a permis d'en déduire que le terme était d'un usage impliquant la présence d'un opposé. Au terrain s'opposent donc des activités de réflexion et de pensée, le terrain étant magnifie de valeurs d'authenticité, de sensibilité, de proximité, de concret. . . Le concept de terrain est examiné selon certains contextes scientifiques et à la lumière d'enquêtes non-directives réalisées par nous. Enfin est étudiée la question de l'écriture de l'expérience et de la sensibilité, car une question, latente tout au long de cette thèse, est celle de l'émotion comme moyen de connaissance, puisque le sujet observateur est inclus dans son sujet d'observation. C'est donc pour une union plus intime entre ces deux dimensions de la recherche scientifique que cette thèse plaide.