Heidegger et Aristote : pour une métaphysique de l'être-en-acte
Auteur / Autrice : | Henri-Gaël Joachim |
Direction : | Bernard Bourgeois |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
La confrontation entre Heidegger et Aristote permet de poser le problème de l'être-en-acte. Car, selon Heidegger, le sommet de la pensée d’Aristote réside dans la découverte de l'être comme energeia. Au cours de ses travaux sur Aristote, Heidegger a souligné avec une grande perspicacité l'importance de la conception aristotélicienne de l'antériorité de l'acte sur la puissance. Pourtant, dans sa propre philosophie, il a inversé ce rapport hiérarchique en accordant le primat au possible sur l'actuel. Du point de vue Heideggerien, ce renversement s'explique par le refus de toute forme d'onto-théologie. Mais d'un point de vue aristotélicien, Il s'explique par l'''oubli'' de la distinction entre la détermination et le conditionnement. En effet, négliger cette distinction, c'est s'empêcher de découvrir l'acte comme principe et cause finale de ce-qui-est ; c'est passer d'une recherche de la finalité dans l'ordre de l'être à une quête du fondement ou de la condition de possibilité. De fait, dans ses commentaires de la métaphysique d’Aristote, Heidegger n'a rien dit de l'induction de l'être-en-acte au chapitre 6 du livre 9. Une redécouverte de l'être-en-acte s'avère donc nécessaire. Le chemin d'une telle redécouverte doit partir du jugement d'existence et rechercher les principes propres de ce-qui-est. Mais après être et temps, il n'est plus possible de négliger l'étude du dasein. C'est pourquoi il faut aujourd'hui prolonger la perspective d'Aristote en pensant le ''je suis'' dans la lumière de l'être-en-acte. M. D. Philippe a déjà tenté cette entreprise. Sa réflexion philosophique nous semble ainsi permettre de dépasser le débat entre Aristote et Heidegger et d'élaborer une métaphysique de l'être-en-acte.